Ma chère Candice, ta précédente vie est assez récente en fait, puisque nous remontons à la veille de l'année 1914 .. Tu t’appelais alors Marie et tu avais 18 ans.
Tu n'étais pas des plus heureuses, tes parents t'avaient mariée avec Henri Golade, un avocat réputé, certes, mais de 20 ans ton aîné, et pour qui tu n'éprouvais aucun sentiment amoureux. Mais c'était comme ça à l'époque, on te demandait juste de te faire belle et de te taire !
Quand tu étais adolescente, une voyante t'avait dit que tu trouverais l'amour auprès d'un militaire... ça tombait bien, tu avais toujours été fascinée par les hommes en uniforme ... quelle déception ...
Mais la vie réserve parfois de belles surprises, même sous des augures négatives
La guerre fut déclarée et ton mari fut mobilisé, comme tous les hommes valides ... Il mourut la veille de son départ, d'une indigestion de moules et tu fis semblant d'être triste, car en fait, tu ça t'a donné une frite d'enfer !
Veuve, tu étais libre et surtout, émancipée ...
Les hôpitaux de campagne se multiplient le long de la ligne de front à partir du début de 1915. À l’intérieur du pays, beaucoup d’hôpitaux se créent. Un grand nombre d’infirmières sont engagées après une formation accélérée. Les candidates abondent, et c'est avec enthousiasme que tu t'engages dans cette voie.
Et c'est ainsi que les prévisions de la voyante se réalisèrent, car tu trouvas l'amour, après de militaires, de beaucoup de jeunes militaires ... Tu les soignais, tu tombais amoureuse ...
Vite fait, bien fait, tu épousas le premier en mars, mais il mourut de ses blessures. Tu te consolas en donnant ton amour à un autre blessé, que tu épousas aussi ... et qui mourut ... Et tant autres ...
En 1918, l'armistice fut déclaré, et c'est dépitée que tu retrouvas la vie civile. Certes, tu avais été décorée de la croix de guerre par Pétain ...
Mais malgré 9 pensions de veuve de guerre, la vie allait te sembler assez insipide ...
Mais elle ne le fut pas, tu rencontras rapidement un autre homme dont tu tombas éperdument amoureuse, d'autant qu'il était militaire ...
Après quelques années de grand bonheur amoureux, tu finis par te lasser de ton mari, qui au fil du temps est devenu casanier et bedonnant ... Plus rien à voir avec l'homme fringant que tu avais épousé ..
Mais bon, ça aurait pu être pire, d'autant que tu avais en parallèle une vie trépidante, entre les boutiques, le salon de coiffure, la manucure et tes amants ...
En 1939, la guerre fut à nouveau déclaré ... c'était pour toi l'occasion inespérée de te rendre à nouveau utile pour la France ...
Tu t'es empressée de régler les menus détails, avant ton départ ...
Et tu t'es envolée vers de nouvelles aventures ... Beaucoup plus lointaines qu'espérées ... après un coma éthylique, pour avoir trop fêté la nouvelle vie qui s'offrait à toi ...